Le Centre
Association loi 1901, le Centre d’archives est géré par le Collectif Archives LGBTQI+, qui a été créé à l’initiative d’Act Up-Paris en 2017. Il regroupe une vingtaine d’associations et plus d’une centaine d’adhérent·es. Tous les profils de l’archivistique et de la documentation y sont représentés, aux côtés d’universitaires (chercheur·euses et étudiant·es), d’enseignant·es, d’artistes, de juristes, de designers, de réalisateur·rices, de militant·es...
Nous menons le travail de réflexion et de mobilisation nécessaire pour que Paris et l’Île-de France disposent d’un Centre d’archives des mémoires et des cultures LGBTQI+ autonome et communautaire comme il en existe ailleurs en Europe et dans le monde depuis 50 ans.
Fresque du local du Centre d'archives LGBTQI Paris IdF, réalisée par des membres d'après des documents d'archives
Notre Projet
Ouvrir un Centre pérenne
Nous voulons ouvrir un Centre d'archives, des mémoires et des cultures LGBTQI+ d'envergure, adapté aux besoins et au désir d'archives qui anime toutes les générations de la communauté LGBTQI+
Au terme de la phase de préfiguration qui se déroule actuellement à CÉSURE, dans le 5e arrondissement, nous nous préparons à investir un espace de 650 m2 de la Régie Immobilière de la Ville de Paris, rue de l'Ourcq, dans le 19e arrondissement.
Avant le déménagement, plusieurs mois de travaux sont nécessaires pour aménager remettre cet espace aux normes et en faire un Centre adapté aux besoins spécifiques des archives LGBTQI+ et à notre politique de l’archive vivante.
Être un Centre culturel et de recherche
Après emménagement dans le nouveau local, le Centre pourra déployer sa politique scientifique et culturelle au plan national et international. Il accueillera tous les publics qui viendront consulter les archives et suivre sa programmation. Il développera de nombreuses activités autour des archives et de leur production collective : ateliers de formation, conférences, colloques, séminaires, résidences d’artistes et de création, performances, projections/débats, master-class, activités pédagogiques auprès des scolaires, etc.
Notre manifeste
Archivons-nous, archivons tout !
Archivons nos plaisirs, nos militantismes, nos existences, nos mots, nos épidémies, nos déviances, nos rassemblements, nos corps, nos colères, nos fictions, nos pratiques, nos luttes, nos objets, nos sexualités, nos voix, nos jeux, nos vibros, nos souffrances, nos savoirs, nos affects, nos placards, nos révolutions, nos extravagances, nos fiertés, nos films, nos fractures, nos drogues, nos fantômes, nos désirs, nos festins, nos potins, nos conflits, nos succès, nos vêtements, nos hontes, nos espoirs, nos livres, nos transformations, nos larmes, nos pancartes, nos créations, nos musiques, nos mensonges, nos fantasmes, nos maladies, nos spectacles, nos lieux, nos échecs, nos danses, nos enfances, nos trahisons, nos histoires, nos deuils, nos manifs, nos orgasmes, nos recettes, nos slogans, nos rumeurs, nos magazines, nos regrets, nos blessures, nos bordels, nos correspondances, nos monstres, nos paillettes, nos dessins, nos humours, nos prisons, nos joies, nos solidarités, nos victoires, nos visages, nos godes, nos fêtes…
Créé en 2017 à l'initiative d'Act Up-Paris, le Collectif Archives LGBTQI+ construit en Île-de-France un centre autonome et communautaire des archives, des mémoires et des cultures LGBTQI+.
Le Collectif a pour mission de créer, collecter, classer, conserver et communiquer les archives LGBTQI+ à tous les publics. IL DÉFEND UNE CULTURE DE L'ARCHIVE VIVANTE, fondée sur la multiplicité des récits et des expériences, la diversité des supports et des matériaux. Il œuvre pour la multiplication des espaces de production, de circulation, de diffusion et d’exposition des archives LGBTQI+. Il lutte contre les dynamiques de capture, de dépossession, de monopolisation et de neutralisation politique des archives minoritaires.
Voici les principes et les choix qui guident son action :
LE COLLECTIF DÉFEND LA DIVERSITÉ CULTURELLE ET LES DROITS CULTURELS qui la garantissent, en accord avec la Déclaration de Fribourg de 2007 qui reconnaît à chacun·x·e la liberté d’exprimer son identité et de se référer à une ou plusieurs communautés culturelles. En favorisant l’accès aux histoires et aux cultures des communautés LGBTQI+, nous participons à la lutte contre les discriminations, les injustices et les oppressions systémiques de manière affirmative. Nous voulons ainsi contribuer à la production des savoirs, au renforcement de la capacité d’agir, et au respect de la dignité des personnes LGBTQI+, des TDS et des LGBTQI+ racisé·x·es.
LE COLLECTIF DÉFEND UNE PRATIQUE AUTONOME DE L'ARCHIVE. Suivant les principes de la Convention de Faro (Conseil de l’Europe, 2005), qui reconnaît le rôle majeur et indépassable des communautés-sources dans la formation et la gestion de leur héritage culturel, nous construisons pour le futur Centre d’archives une gouvernance autonome. Elle dépasse les clivages politiques et communautaires, les revirements institutionnels et économiques, et les intérêts personnels.
LE COLLECTIF DÉFEND UNE PRATIQUE COMMUNAUTAIRE DE L'ARCHIVE. Nous nous inspirons des principes de santé communautaire féministe et de la lutte contre l’épidémie de VIH/sida. Nous nous inscrivons dans l’esprit des principes de Denver, de la convention de Faro et des directives de l’Unesco qui défendent le rôle des communautés-sources dans la gestion de leur héritage. Nous avons l’expertise et la légitimité pour organiser nos archives. Directementconcerné·x·es, nous sommes en mesure de décider comment nous voulons archiver, et nous sommes les plus à même de prendre soin de nos archives. Nous agissons directement avec et pour les personnes et communautés LGBTQI+ en organisant la collecte et la sauvegarde des archives, des témoignages et des mémoires trop souvent négligés, oubliés et marginalisés. Notre rôle est d’accompagner, de conseiller et de soutenir les personnes et les communautés-sources d’archives LGBTQI+.
LE COLLECTIF DÉFEND UNE PRATIQUE HYPER DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE DE L'ARCHIVE. Nous refusons un accès aux archives réservé aux élites universitaires et aux institutions ainsi qu’aux collectionneurs privés. Notre rôle est de rendre vraiment accessibles à toustes les sources des mémoires, des cultures et des savoirs issus des personnes et des communautés LGBTQI+ nécessaires à la libre construction des subjectivités. Nous refusons une hiérarchisation des archives qui privilégierait certains supports et certains contenus. Nous construisons avec les communautés un Centre d’archives qui sera un centre culturel et de recherche ouvert à tous les publics et à toustes. Dans cet espace, nous co-construirons une culture de l’archive vivante dédiée à la production et à la diffusion des archives LGBTQI+, notamment les archives orales. Le Centre a pour vocation d’accueillir des actions de création, d’éducation, de mobilisation et de valorisation, pour sortir nos archives des placards.
LE COLLECTIF PROMEUT, MET EN ACTION ET DIFFUSE LE POUVOIR ÉMANCIPATEUR DES ARCHIVES. Croyant à la force pédagogique et intergénérationnelle des archives, nous nous souvenons du rôle décisif de la transmission des savoirs dans la lutte contre le VIH/sida et les mouvements féministes. Le Collectif conçoit les archives comme des outils essentiels de lutte, de transformation et de justice sociale. Contre une conception limitée de l’archivistique, nous favorisons la multiplication des pratiques et des usages. Nous préférons l’affirmation culturelle à la récupération politique de nos mort·x·es et de nos blessures, la réinterprétation des rituels à la patrimonialisation, le mouvement de nos fantômes à la rigidité des plaques qui nous commémorent.
LE COLLECTIF POURSUIT DES OBJECTIFS (TRANS)FÉMINISTES ET DÉCOLONIAUX. Il aspire à lutter contre les systèmes de domination à l’œuvre dans la société, tant dans son fonctionnement que dans ses pratiques. Nous souhaitons contribuer à la création de savoirs multiples et situés. Nous nous opposons à la construction d’un « roman national LGBT », caché sous le masque de l’objectivité et de l’universalité, qui valoriserait uniquement les « grandes figures » issues de nos communautés. Nous voulons ouvrir un Centre pour les LGBTQI+, les TDS et les LGBTQI+ racisé·e·s. Nous favoriserons des politiques d’acquisitions justes pour les minorités subalternisées et invisibilisées.
LE COLLECTIF ACCUEILLE LES DISSENSUS INHÉRENTS À UNE PRATIQUE VIVANTE DE L'ARCHIVE. Nous construisons un lieu qui génèrera du débat, de la critique et de la contestation. C’est ainsi que nous entendons avancer et assumer la complexité de nos récits, leurs aspérités, leurs contradictions idéologiques, les conflits entre les générations et les communautés qui nous constituent. Nous nous opposons à la construction d’une histoire unique, lisse et linéaire, peu représentative de la complexité des expériences de vie, de parcours et d’opinions des personnes LGBTQI+, des TDS et des LGBTQI+ racisé·e·x·s.
LE COLLECTIF PRATIQUE L'ARCHIVAGE EN RÉSEAU ET LE TRANSNATIONALISME. Nous n’avons pas vocation à créer un Centre national d’archives. Nous inscrivons notre action dans un réseau de centres, d’associations et de collectifs d’archives LGBTQI+ situés en France et à l’international. Nous construisons du commun au-delà de nos communautés et de nos frontières, en nous appuyant sur la solidarité, les échanges de savoirs et de pratiques et la constitution d’un catalogue partagé. En cas de dissolution du Collectif, nous nous engageons à ne pas diviser nos fonds d’archives, à ne pas les céder à une institution publique ou à un collectionneur privé, mais à les confier à une organisation LGBTQI+ défendant des principes similaires aux nôtres.
Notre réseau
Nous faisons partie du réseau Big Tata, premier réseau des bibliothèques et Centres d’archives LGBTQIA+ francophones, qui rassemble des associations et des collectifs de France, de Suisse et du Québec. Nous partageons des outils de publication des catalogues et des instruments de recherche, dans un esprit de solidarité et de coopération entre tous les membres de ce réseau.
Nous dialoguons avec les Centres d'archives LGBTQI+ à l'international : à Berlin (Schwules Museum), à San Francisco (GLBT Historical Society), à Amsterdam (IHLIA), à Bologne (Centro Documentazione Flavia Madaschi).
Nous dans les média
"Mettre la main dans les archives", l'histoire LGBT+ par le bas par Léna Coulon dans Libération, le 19 juillet 2023
Des archives vivantes, partout et pour tout le monde par Nills Hollenstein dans Basta Media, le 16 mai 2023.
Informations pratiques
Nous rendre visite
Le Centre d’archives est installé temporairement à CÉSURE, 13 rue Santeuil, 75005 Paris, 5e étage, salle 520.
Les archives seront ouvertes à la consultation après emménagement à la rue de l'Ourcq, dans le 19e.
Si vous avez des demandes ou des questions, contactez-nous par mail.